Droits linguistiques en Algérie
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Quelle est la situation des droits linguistiques en Algérie?

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Quelle est la situation des droits linguistiques en Algérie? Empty Quelle est la situation des droits linguistiques en Algérie?

Message par Admin Jeu 25 Sep - 22:14

En Algérie, la place de tamazight (berbère), la langue maternelle de millions d’Algériens, dans la sphère publique est presque insignifiante. Cette langue, même si elle a porté le droit coutumier, n’a jamais été utilisée par l’État algérien comme un moyen de droit écrit.

L’État algérien a hérité d’un droit moderne qui impose et diffuse des axiologies juridiques apportés par la langue française telles que les droits de l’homme, la citoyenneté, etc., ainsi que par la langue arabe standard telles que les valeurs du droit musulman. Le citoyen algérien est en général face à deux cultures juridiques différentes dont la propriété exige un libellé dans les deux voies caractérisant une situation juridique complexe. Pour le citoyen algérien berbérophone, cette complexité est accentuée par l’absence de sa propre voie linguistique dans le domaine juridique.

Le plein exercice de la citoyenneté dépend de la reconnaissance de la dimension juridique humaine et du droit à être accueilli dans sa langue dans les organismes officiels et les relations socio-économiques. Par conséquent, si tamazight n’a pas la même considération que la langue arabe dans le secteur de la justice, le justiciable berbérophone qui n’a pas une bonne maîtrise de l’arabe n’a pas de chances égales à celles du justiciable de langue arabe, surtout quand on sait qu’il n’est pas en mesure de recourir à un interprète. De là, peut naitre un profond sentiment de discrimination nourri par le deux poids, deux mesures légitimement senti vis-à-vis d’un dispositif juridique censée représenter et garantir l’égalité de chances devant la justice pour tous les citoyens. Pas de doute, en effet, que la langue est l’un des éléments les plus importants dans la construction de la personnalité et la définition de l’identité collective d’un groupe humain. Parler une langue permet en même temps de discuter, de prendre parti, de s’engager et d’être défendu. Dans cet état de chose, où la seule langue nationale et officielle en vertu de la Constitution est l’Arabe, le droit d’être entendu et le droit à une défense équitable devant les tribunaux étatiques est vraisemblablement inexistant pour les berbérophones d’Algérie.

En tant que tel, le déni du droit d’avoir accès à la langue du droit dont souffrent les locuteurs de tamazight est une forme d’exclusion dont les conséquences peuvent se révéler être un sérieux obstacle à la mise en place et au maintien de l’État de droit en Algérie.

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